On avait pris l’habitude de se lever tôt pour regarder les levers de soleil sur l’Himalaya mais pour nos derniers moments à Pokhara j’ai décidé de me lever encore plus tôt pour observer ces montagnes de nuit.

J’essaye de réveiller Lise qui n’est pas vraiment partante. Tant pis, je m’habille chaudement et monte sur le toit.

La lune est mon alliée cette nuit là puisqu’elle éclaire la chaine montagneuse et fait bien ressortir ses détails dans la nuit. Je peux même voir la neige s’envoler aux sommets. La vue est vraiment hypnotisante! Peut-être suis-je encore en train de rêver?

L'Himalaya de nuit.

L’Himalaya de nuit.

Au loin j’entends des meutes de chien aboyer et se battre. Je vois une mobylette passer. Je peux apercevoir des petits points de lumière scintiller au loin dans les montagnes. Serait-ce un campement de randonneurs? Si c’est le cas, chapeau les badass!

En tout cas, il n’y a pas de panne de courant en cours puisque les quelques lampadaires de la ville sont en marche.

J’improvise une petite séance de light-painting souvenir mais c’est pas très concluant. Je manque encore un peu d’expérience dans la discipline « écrire à l’envers dans le vide en pleine nuit ».

Oui, je sais j’avais qu’à écrire à l’endroit et inverser l’image mais j’avais pas envie de dénaturer le paysage.

Nepal ou Napel?

Nepal ou Napel?

Retour dans la chambre, je peux réchauffer mes pieds gelés sur Lise en attendant que le réveil re-sonne.

Quelques temps plus tard, c’est le départ. On fait le check-out, pour ne pas perdre de temps on avait préparé la bonne somme en billets sauf que notre hôte nous sort une facture surprise qui comprenait des frais de service. C’est pas tant pour le montant (même si cette somme nous permetterai de payer un repas) mais on avait convenu un tarif à notre arrivée donc la douce sensation de s’être fait rouler a du mal à passer.

– Mais pourquoi c’est autant?

– C’est les services!

– Quels services?

– Heu…

– L’internet qui marche pas? L’électricité qui saute tout le temps? Le fait de devoir descendre à la réception pour demander de mettre de l’eau chaude? Le bruit causé par le groupe de 30 indiens qui est venu passer 4 jours ici? Le mec de votre staff qui passait de temps en temps sur la corniche pour venir voir ce qu’il se passait dans notre chambre?

– Non c’est comme ça, c’est les services…

– Mais quels services? On vous a jamais demandé quoi que ce soit, pas un repas, pas une lessive, pas un coup de téléphone ou de réservation de quelconque activité! Vous n’avez même pas nettoyé la chambre une seule fois lors de notre séjour…

– C’est comme ça ici…

 

Bref, inutile d’essayer quoi que ce soit, on a l’habitude de ces petites arnaques depuis qu’on traine en Asie.

Pour info, au Népal il y a effectivement des frais de services, surtout dans les restaurants (10% généralement) mais on a un vrai service… Là on avait convenu d’un prix en arrivant et on avait déjà payé un service qui consiste à avoir accès à une chambre pendant une période définie donc leur histoire de frais de service était bien foireuse. Ils ont éventuellement eu à changer et nettoyer les draps et passer le balai quand nous eûmes quitté la chambre.

À la limite le seul service en plus qu’on a eu c’est une mini-piste de ski sur le toit mais ça ils n’y sont pour rien! héhé

Bref, pas vraiment le temps de se prendre la tête plus longtemps on a un bus qui nous attend.

Après quelques dizaines de minutes de marche on arrive à la zone d’embarquement de touristes! Une armée de bus est alignée sur le terrain vague. On peut lire « TOURIST » en énorme sur chaque face de bus! Le tourisme de l’an 2000 dans toute sa splendeur. Le touriste réduit à l’état de bétail.

En même temps, on peut difficilement critiquer puisqu’on est acteurs de ça… Le fait est que c’est difficile de passer par d’autres moyens, les bus « normaux » étant souvent réservés aux locaux ou aux gens parlant bien népalais.

C'est le grand départ!

C’est le grand départ!

La route retour se passe mieux que l’aller, peut-être parce qu’on sait à quoi s’attendre.

Chauffeur si t'es champion, appuie su'l'champignon!
Chauffeur si t'es champion, appuie su'l'champignon!
Chauffeur si t'es champion, appuie su'l'champignon!

Chauffeur si t’es champion, appuie su’l’champignon!

Une fois de retour à Katmandou, on devine qu’on approche du terminus puisque le bus se dirige vers un trottoir un peu dégagé où une dizaine de taxi attendent sur le pied de guerre. Ce n’est pas du tout le même endroit que celui d’où on était parti mais on ne s’en fait pas, après 3 mois en Asie du Sud-Est on connait la technique qui consiste à exploiter le touriste au max.

Pourquoi nous déposer dans le centre ville là où il y a tous les hôtels accessibles à pieds quand on peut nous déposer à l’extérieur et faire profiter les potes chauffeurs de taxi! Dans un environnement inconnu, difficile de faire autrement que de monter dans le taxi même si on te fait payer l’équivalent de ce que t’as payé pour 7h de bus et 220 km pour faire 1km en taxi! Malin!

Retour à Katmandou

Ils alpaguent et « escortent » chaque touriste à sa descente du bus. On fait comprendre aux taxi boys qu’on n’a pas besoin d’eux. Et ce pour plusieurs raisons: Déjà on ne prend le taxi que très rarement, simplement parce qu’on préfère marcher et voir des trucs en chemin. Mais vu comment on s’est déjà fait enfler le matin même on préfère éviter le combo gagnant du touriste pigeon. Aussi, on préfère dépenser nos roupies dans de la bouffe que du taxi! Et surtout, parce que pour avoir pas mal exploré Katmandou avant d’aller à Pokhara, on sait exactement où on est et vers où se diriger pour rejoindre Thamel.

On va récupérer nos bagages en soute et à côté de nous, un mec de notre age avec un fort accent français est en train d’essayer de négocier un taxi pour aller au centre ville. Vu le tarif que celui-ci exige, il finit par demander dans quelle direction est Thamel (le centre-ville et quartier touristique). Le chauffeur est assez réticent à lui indiquer le chemin et lui fait croire que c’est très loin et qu’il n’arrivera pas à marcher jusque là bas avec son gros sac, patati patata…

Élan de chauvinisme, solidarité de voyageur ou vieux reste de valeurs apprises aux Scouts, je ne sais pas mais j’ai du mal à laisser passer ça et m’empresse de voler à la rescousse de ce gars, oui comme Spiderman mais avec un bonnet qui pue en guise de masque.

On lui propose de nous accompagner à pieds vers le centre-ville.

Nous voilà en route, ça nous permet de discuter un peu et d’apprendre qu’il est Lillois (un peu comme nous), décidément le monde est petit. Il nous explique qu’il est parti faire un trek dans les montagnes mais qu’au bout d’une journée ils avaient dû rebrousser chemin parce que le mauvais temps avait causé une avalanche et rendu la zone dangereuse pour quelques temps. Décidément, on a bien fait de venir à Pokhara pour se la couler douce au lieu de se lancer dans des activités comme ça!

Finalement, et assez rapidement d’ailleurs, nous arrivons dans Thamel et nos chemins se séparent. On cherche une guesthouse et après quelques visites infructueuses on tombe sur une perle rare! Une chambre avec une fenêtre! Mais c’est pas fini! Elle donne sur une vue dégagée! Mais vous n’avez encore rien vu! La fenêtre est orientée vers le soleil! Ça veut dire, une chambre qui ne sent pas le moisi, sans moquette qui colle et où on peut rester sans avoir besoin de mettre nos manteaux et bonnets!

On a même vue sur un atelier d’ébénisterie à ciel ouvert sur le toit de l’immeuble d’en face! Le bruit des machines et des marteaux est un peu énervant mais on a vu pire!

Retour à Katmandou
Retour à Katmandou

Ce soir là, on se fera une petite fête spéciale réservée aux introvertis… Bon en fait, on était deux à danser comme des cons dans notre chambre pour ne pas trop déprimer de quitter le Népal bientôt. Ça fera l’objet d’un petit article « plan foireux » dont nous avons le secret!