Après avoir quitté le Mac Do d’Alice Springs, on est parti à la découverte de la ville. 


On en a profité pour visiter quelques galeries d’art aborigène, c’était bien, mais un peu tout le temps pareil: ça se limite à des compositions à base de points, traits ou cercles.La population aborigène est très présente et alcoolisée… On a assisté à des scènes étranges comme un flic qui prend en photo (comme pièces à conviction) des jeunes qui font du BMX dans la rue et qui se sont prit une amende, ou des aborigènes qui se font embarquer par les flics parce qu’ils traînaient devant un distributeur de billet.

On a pu goûter du Barramundi: le poisson du bush, c’était bon… huhu

On a passé la nuit dans un parking, pour changer… On était pas tranquilles parce que sur le parking juste à côté (réservé aux caravanes) il était interdit de dormir, sous peine d’amende.Alice Springs et barbecue improvisé

Bref, le parking où on était est juste au bord de la Todd River (rivière asséchée), un lieu sacré des aborigènes qui y squattent toute la journée… et la nuit. Après avoir été observer le coucher de soleil sur Alice Springs


, on revient à la voiture et on se retrouve donc encerclés par des groupes d’aborigènes visiblement bourrés pour la plupart, qui chantent, crient et s’insultent.Quand au bout de 5 minutes un 4×4 de la police débarque dans le lit de la rivière et embarque deux aborigènes assis par terre en train de boire de l’alcool (alors que c’est interdit en ville et encore plus pour eux). Il y a eu des voitures de flic qui sont passées toutes les demi-heures jusqu’à 2h du mat (heure à laquelle on a fini par s’endormir à cause de la fatigue).

On a aussi assisté à une grosse baston d’aborigènes bourrés, ils étaient une dizaine à s’insulter depuis 5 minutes, et ont fini par tous se sauter dessus et s’envoyer des coups… c’était super violent sachant qu’ils y allaient carrément à coups de pieds dans le visage (pour ceux qui avaient eu la malchance d’être au sol)… bref tout ça se déroulait sous nos yeux, à moins de 5m de la voiture, alors qu’on était cachés derrière nos vitres teintées.


(ça se voit pas trop mais y’a la riviere derrière) 

Le plus marrant c’est que le lendemain, à l’information center, on a trouvé un prospectus qui disait quoi faire et ne pas faire à Alice Springs, et dans les truc à ne pas faire, il y avait entre autre: « ne pas se mêler des règlements de compte entre aborigènes« .


On reprend la route vers Ti Tree, on fait des pauses pour faire une dégustation de vin de mangue, on passe le tropique du capricorne et on se gare sur une rest-area qui est mathématiquement au centre de l’Australie, on est donc au milieu de « rien » et on espère qu’il ne nous arrivera pas de problème sur les 1500km qu’il nous reste à faire pour arriver à Darwin. 

Le lendemain matin, on reprend la route sous les nuages, et au bout de 15 minutes de route, le rideau de nuage sous lequel nous étions se termine et je décide de m’arrêter pour faire une photo parce que c’était impressionnant cette « vague de nuage ».

https://i1.wp.com/www.sethetlise.com/wp-content/uploads/2009/04/3465574368_4d71de5c82.jpg?resize=500%2C334De retour à la voiture, je range mon appareil photo, je remet le contact, je me retourne pour prendre ma ceinture quand j’entends Lise qui gueule: « Y’a d’la fumée! »…

Effectivement, de la fumée sortait de dessous le capot, là j’ai pas trop eu le temps de réfléchir: j’ai chopé l’extincteur sous mon siège, j’ai tiré la poignée d’ouverture du capot, couru ouvrir le capot. C’est là qu’on a vraiment flippé parce qu’en l’ouvrant, il y a eu un appel d’air et de grosses flammes sont sorties de l’arrière du moteur, Lise tenait le capot pendant que j’arrachais la goupille de sécurité de l’extincteur et fini par éteindre le feu en aspergeant les entrailles de Mac Fly.

Ce qui fait qu’en moins de 10 secondes le feu était éteint.

 

Lise s’est mise à pleurer: « On va faire quoi maintenant? On est au milieu de rien »

 

Quelques voiture sont passées dans les minutes qui ont suivi, mais on était encore en état de choc, tout tremblant et toujours en train de se demander si on était pas en train de cauchemarder…

Au bout de 5 minutes on aperçoit une caravane au loin, je lui fait signe et a ma grande surprise, elle s’arrête, le mec semble s’y connaître en mécanique, il bidouille un peu et pense avoir trouvé le problème, un des tuyaux qui sert a envoyer l’essence dans le moteur était coupé (ou avait fondu en tout cas), et à cause de la chaleur du moteur, ça aurait prit feu.

 

Il essaye de réparer ça avec les moyens du bord, ils nous a même demandé si on avait pas de la farine pour faire une sorte de pâte pour colmater le trou et essayer d’aller à la prochaine station essence (à 90 bornes de là) pour pouvoir passer un coup de fil et se faire remorquer.

On ne savait pas trop quoi faire quand un road-train s’est arrété.


Apparemment j’avais bien compris, le mec fait demi-tour avec son camion et va se garer à cul avec une petite butte au bord de la route pour que je puisse monter.Le grand camionneur style bûcheron avec une barbe de 30cm de long descend de son camion et s’approche, il observe notre moteur, nos deux sauveurs discutent entre eux, et finalement le camionneur me parle avec un bon accent de l’outback, c’est à dire incompréhensible, mais j’ai l’impression d’avoir compris qu’il veut nous mettre sur une des remorques de son road-train et nous poser à un garage sur la route.


Mac Fly est bien sanglée sur le remorque, nous prenons place à l’avant du road train et faisons connaissance avec notre sauveur: Peter

Alice Springs et barbecue improvisé

On fini par s’arrêter au bout de 3h de conduite dans une station, il nous dit qu’il nous emmènera le lendemain dans une road-house (station essence et garage) à 400 bornes de là, où on pourra sûrement réparer la caisse.

On a mit toute l’après-midi à se remettre de nos émotions pendant que Peter dormait dans sa cabine (il avait dormi que 2h la nuit précédente). Quand il se réveille, en fin d’après-midi, on lui propose de lui offrir une bière, ce qu’il accepte volontiers. Dans le bar de la station-essence-camping, les serveuses préparent une fête en accrochant des ballons partout pour l’anniversaire d’un habitant permanent du camping.


Après avoir bu 2 bières et pas beaucoup discuté (à cause de l’accent incompréhensible) on part se faire à manger et passons la nuit sur la remorque. 

Le lendemain, on se lève à 6h du mat parce que Peter nous avait dit qu’on partirait tôt… on attend jusqu’à 9h30 et là un mec tout chauve vient nous proposer de prendre une douche, donc on accepte… Lise me demande: « c’est qui ce mec? » . Et là, le fameux mec nous fait comprendre qu’a la fête de la veille le bar qui donnait 100$ à la croix-rouge pour chaque personne qui se rasait entièrement la tête: C’était donc notre Peter qui avait fait encore une bonne action.


On a reprit la route vers 10h, on s’est arrêtés au garage, le mécanicien nous explique que c’est un gros boulot… Quand je lui demande une estimation du prix, il me dit qu’il y en a peut être pour une semaine et qu’il peut pas dire combien ça va coûter, je comprend qu’on va raquer… Il me dit qu’il peut faire le boulot mais c’est à moi de choisir… Peter me fait comprendre d’un regard que le mec essaye de m’en…tuber, et je m’en sors adroitement en disant à Peter un truc genre : « ça dépend, tu peux nous emmener à Darwin ou pas? » 

Peter enchaîne tout de suite en me disant que oui. Le garagiste fait un peu la gueule et on repart direct pour plusieurs heures de route.

La route fut longue et ennuyeuse,


j’ai pourtant essayé de poser plein de questions à Peter (d’ailleurs on a appris qu’il pouvait faire 3000km d’une traite avec son road-train et les 1800litres d’essence qu’il a dans les réservoirs!) mais il ne semblait pas trop bavard non plus.

Sur le bord des routes on a vu des millions de termitières.


Peter a aussi écrasé pas mal de bestioles dont 3 gros lézards, une centaine de crapauds, deux serpents, il a shooté 3 perroquets et même une chauve-souris.

On est arrivés dans la banlieue de Darwin en soirée, Peter a garé le camion au dépôt, nous a dit qu’on pouvait dormir là et qu’il reviendrait le lendemain pour nous déposer à un garage. On a passé une nuit difficile, à cause du climat lourd et humide de la région.

 

Le lendemain, le soleil est levé et on découvre un tout nouveau décors, une nouvelle végétation, on a l’impression d’être dans un autre pays.

Comme prévu Peter nous dépose au garage, le garagiste nous dit que ça sera réparé dans la journée et qu’on en aura pour 500$. On fait nos adieux à Peter, infiniment reconnaissants de l’aide qu’il nous a apporté alors qu’il y a deux jours on étaient en plein milieu du désert et on aurait été carrément dans la merde sans lui.

Il nous sort une dernière boutade :  » De rien, et y vaut mieux être ici que dans le bush non? »

C’est sur! On a noté l’adresse de son entreprise et on compte bien lui envoyer des cadeaux de France à notre retour.

Après une nouvelle nuit difficile sur un parking de Woolworths, nous voilà aujourd’hui à Darwin… Plus grosse ville du Northern Territory, dans laquelle on pense s’installer et trouver un travail pour les mois qui viennent.

En attendant on a réservé deux nuits dans une auberge de jeunesse plutôt cool, en plein centre de Darwin, avec piscine, grosse cuisine et super propre.

D’ailleurs c’est un gros événement qui nous attend cette nuit… parce qu’après avoir passé 4 mois à dormir à l’arrière de la voiture, on va enfin retrouver le confort de vrais lits!