Aujourd’hui à Varadero les températures sont étouffantes. On a l’impression d’être des chipolatas géantes en train de griller. Il y a quand même une différence de +50°C avec les températures auxquelles on était habitué au Canada ces dernières semaines!
Siroter des cocktails les doigts de pieds en éventail sur une plage de sable blanc, c’est un peu surfait, on aimerait bien aller faire un tour à La Havane. On se dirige vers la gare de bus de la ville pour regarder les horaires et comprendre le fonctionnement. Il semble qu’il soit uniquement possible d’acheter des tickets au moment du départ. Horaire du bus notée, on reviendra le lendemain aux aurores!
Pour fêter ça (et se rafraîchir) on se dit qu’il serait temps de déguster la noix de coco que nous avions cueillie quelques jours auparavant. Sauf que la tâche s’avère bien plus compliquée que prévu… La noix est protégée par une épaisse coque de fibre pleine de jus collant. On en avait déjà trouvé et ouvert une sur une plage en Nouvelle Calédonie mais là on essaye de faire ça dans notre chambre… Finalement, avec son couteau Suisse, Seth réussi à déshabiller la coco qui nous offre un jus acidulé et une chair tendre. On savoure ce fruit des tropiques avec une bière cubaine bien fraîche.
Après le repas du midi on sortirait bien un peu mais, on commence à avoir bien fait le tour de Varadero. On part donc à pieds vers le Sud de la péninsule en direction de la petite ville de Santa Marta.
On sort de l’enceinte de Varadero, on se rend compte que c’est vraiment une sorte de petit paradis pour touristes en vase clos. Il y a un château d’eau sur lequel est écrit « Bienvenue » en différentes langues.
On marche en zigzag en cherchant l’ombre des arbres en sirotant du « TuKola » choppé au bar avant de partir. Cette boisson cubaine est en fait une copie de coca-cola faite avec du sucre de canne.
Après 4 kilomètres de marche, on traverse enfin le pont qui sépare Varadero de Santa Marta. C’est là que de nombreux locaux pêchent et surveillent leur enfants qui jouent à la luge sur les collines grâce à un morceau de carton. On ne peut s’empêcher de penser aux kids canadiens qui eux sont surement en train de faire de la luge sur de la neige…
À peine arrivés à Santa Marta, on est frappé par le nombre de personnes qui attendent sur le bord de la route.
Ce sont en fait des « autostoppeurs ». La plupart des cubains n’ont pas de moyens de transport. Pour faire des grosses distances, il faut attendre au bord de l’autoroute en faisant du stop. Quand une voiture s’arrête ils partagent les frais d’essence et prie pour que le bolide ne tombe pas en panne. C’est en fait un peu plus proche du covoiturage que de l’autostop. Il parait que la bonne technique pour qu’une voiture s’arrête est de mettre les jolies filles en avant. Certaines d’entre elles paient le trajet en nature… Les cubains attendent parfois des heures avant qu’un véhicule ne les embarque.
On continue notre chemin et on découvre Santa Marta. Il y a surtout des maisons colorées et des boutiques d’État. La plupart des habitants de la ville sont des travailleurs du tourisme de Varadero mais ils vivent dans ce village où la vie est moins chère. On prend conscience d’une autre réalité en se promenant dans les rues. Ici les calèches et les vieilles voitures russes sont beaucoup plus nombreuses que les berlines américaines lustrées dans lesquelles les touristes aiment monter. Les cubains font la queue en espérant avoir une place dans les camion-bus qui sont déjà plein à craquer, d’autres attendent devant les magasins en espérant qu’il y ait encore un peu de savon en stock.
Dans ce coin, il y a une geocache qui se trouve chez une cubaine portant le doux nom de Roselia.
Roselia nous accueille chez elle, avec son petit fils et son chien. Elle nous offre un café en nous parlant de football, de la chaleur et des voyageurs qu’elle croise. Elle est souriante et nous pose beaucoup de questions sur la France. Avec notre très mauvais espagnol, on essaie tant bien que mal d’échanger nos idées.
On ne reste pas trop longtemps car des voisins de Roselia nous ont vu rentrer chez elle.
À Cuba, l’occidental est toujours considéré comme un capitaliste dangereux. Parler avec un touriste peut vous faire passer pour un contre-révolutionnaire. La délation étant courante, nous ne voulons pas causer de tort à cette charmante grand-mère cubaine. Le simple fait de parler à un touriste peut être un motif d’interpellation. Une garde à vue peut durer jusqu’à 1 an à Cuba ! Et puis quand on est une femme cubaine, on peut aussi avoir des amendes pour racolage pour avoir osé adresser la parole à un homme occidental.
Voilà pourquoi beaucoup de cubains sont méfiants et n’osent pas nous parler. Nous pourrions aussi être des agents de polices sous couverture qui essayons de traquer les mauvais citoyens en les piégeant !
On s’éloigne un peu de la ville et on tombe sur un champ de canne à sucre où squattent des moutons et des chiens. Quelques voitures y sont garées pour s’abriter du soleil.
On retourne tranquillement vers Varadero. Le long de la route Seth remarque qu’il y a souvent des cônes de papier qui sont abandonnés dans la poussière. Comme à son habitude, il se demande ce que ça fait là, à quoi ça sert… On se creuse la tête à deux mais aucun moyen de le savoir pour l’instant.
C’est quelque jours plus tard (à La Havane) que nous découvrirons l’usage fait de ces cônes de papier…
L’occasion pour nous de faire un petit jeu de devinette!
Éléments observés sur place et à prendre en compte:
– À Cuba il y a des gens qui attendent au bord des routes qu’on les prenne en stop.
– On a observé ces cônes principalement aux abords des routes.
– Les cônes font une vingtaine de centimètres de longueur et un diamètre de 2 centimètres du côté de l’ouverture
Saurez-vous trouver à quoi servent ces cônes de papier? (sans essayer de tricher sur Google, de toute façon y’a rien à gagner. Et si vous trichez, Julien Lepers viendra vous casser la gueule en personne.)
On attend de voir vos idées en commentaire ci-dessous ou sur Faceprout ou Twitter
On donnera la réponse dans notre prochain article!
Revenons à nos moutons… On continue notre route vers Varadero, c’est tentant de prendre un taxi mais on sait qu’en marchant on aura beaucoup plus d’occasions de voir des choses.
Les lézards bronzent au soleil tandis que les cubains se cachent à l’ombre pour faire des parties de dominos endiablées en sirotant du rhum pur.
D’autres profitent de la légère brise qui arrive enfin sur la plage dorée.
On repère quelques locaux qui s’affairent à la pêche aux coquillages au bord de l’eau pour ramener de quoi souper ce soir là.
On se dirige vers eux, la pêche semble bonne puisqu’ils utilisent leurs T-shirts comme seaux. On leur demande: « comida? »
– Si si!
– Como sé yama?
– Caracol! Caracol!
– Gracias, buena noche!
Une des femmes qui était là plonge sa main dans le tas de coquillage et nous les montre de près, ils n’ont pas l’air offensifs vu qu’elle n’a même pas réagi quand l’un d’eux a sorti une sorte de gosse griffe de sa coquille…
Rassurés, on décide d’aller en ramasser à notre tour pour les admirer plus en détail.
Nous sommes en présence de Lobatus gigas, un escargot de mer qu’on trouve dans les Antilles et vers la Floride… et à Cuba obviously. Ceux-là sont jeunes puisqu’on peut en trouver des vieux qui peuvent atteindre 30cm! Ils remontent en surface pour s’alimenter à la tombée de la nuit, dommage pour eux les cubains qu’on vient de croiser étaient aussi de sorti pour s’alimenter!
Pour plus d’infos sur ce mollusque, direction Wikipedia.
On regarde le soleil se coucher, puis direction le resto de l’hôtel. Le buffet qu’on trouvait diversifié le premier jour ne l’est plus autant… Il se trouve que ce sont souvent les mêmes plats qui sont servis. Mais quand on dit « les mêmes plats » c’est que ce sont ceux de la veille ou l’avant-veille qui n’ont pas été consommés. Cela nous rappelle la réalité du pays dans lequel nous sommes. Les habitants du pays sont rationnés et ne mangent certainement pas autant et aussi diversifié qu’ils le souhaiteraient. Les rares denrées sont mises à disposition de nous, les touristes de passage. C’est là la stratégie adoptée par le gouvernement pour gagner de l’argent.
Il est temps d’aller dormir, demain on se lève tôt pour partir à La Havane.
Ce sont de petits cornets remplis de cacaouhètes salées!!!
C’est vraiment précis comme réponse !
Hi hi! On y est allé en 2013: et Cuba nous a conquis vraiment!
Ceci explique cela ! En tout cas bravo pour la bonne réponse !
Très chouette article, comme d’hab’! 😉
J’en profite pour vous le dire, je commente très peu souvent.
Au début j’ai pensé à des cônes pour sniffer de la cocaïne (je ne sais pas pourquoi, l’image de Pulp Fiction m’est venu en tête! ^^ ). Et en réfléchissant un peu plus j’ai pensé à des cures-dents improvisés, avec le côté pointu, ça m’arrive d’en faire avec un bout de papier, mais bon ceux que vous avez trouvé sont un peu longs quand-même…
Alors pourquoi pas des cornets remplis d’un truc sympa à manger comme le dit Biquette? Même si je les trouve un peu trop fins pour ça…
Ah, ou des « fume-cigare » improvisés?!? Je ne sais pas si ça se dit mais j’imagine un truc comme pour les fumes-cigarettes, en même temps je ne sais pas si c’est assez solide pour supporter un cigare…
Bref, curieuse de savoir!
Il y a beaucoup d’idées intéressantes, et l’une d’entre elles est la bonne ! La réponse dans le prochain article
Très intéressant. Pour les cônes, j’avoue que je n’ai pas plus d’idées que les commentaires précédents!
niiiiiiiiice pic