Le désert d’Atacama au Chili regorge de sites archéologiques. C’est normal, la région est habitée par des communautés (Atacameño, Tiwanaku, Ayllu, Aymara, Inca) depuis l’an -9000.

Le site le plus facilement accessible depuis la ville de San Pedro de Atacama est le Pukara de Quitor.

Comment se rendre au Pukara de Quitor ?

Le site se trouve à 3km au Nord-Ouest du centre-ville.

On y accède facilement à pied (environ 40min de marche) ou à vélo (15min de trajet)

On ne sait pas trop à quoi s’attendre et vu que le Pukara de Quitor n’est pas loin, on ne part qu’avec un peu d’eau et un paquet de biscuit (et beaucoup de crème solaire). C’est le matin mais le soleil tape déjà fort. Sur la route, il faut traverser des lits de rivières asséchées et des chemins de sable. Quelques roches craquent sous l’effet de la chaleur.

licancabur

Arrivés sur place il faut s’inscrire sur un registre. On n’avait pas envie de donner nos vrais noms alors on a écrit Roger Moore. Les touristes suivants ont du bien se marrer. Il faut aussi payer des billets d’entrée : 3000CLP/personne (3,7€). À ce prix là, on a le droit à un petit flyer d’information sur le site archéologique.

On apprend qu’on va visiter des ruines de forteresse pré-inca du 12ème siècle. Le tout est construit sur une pente de la Cordillère de sel. C’était un endroit stratégique pour contrôler le passage dans la région pour le commerce et pour les combats.

pukara de quitor

Il y a plein de panneaux d’information sur le sentier qui mène au Pukara de Quitor. On apprend que les Atacameños ont vécu pendant des milliers d’années dans le coin. Au 16ème siècle, les colons espagnols sont arrivés. Ils avaient déjà battu les Incas donc ils étaient motivés, ils voulaient s’emparer de cet endroit stratégique. Mais les Atacameños ne se sont pas laissés faire. Les espagnols ont perdu 2 fois et ont fini par gagner avec le renfort d’esclaves incas. Humiliés de ne pas avoir réussi du premier coup, les espagnols ont décapité tous les soldats et ont placé les têtes tout autour de la forteresse pour intimider d’autres ennemis potentiels… Plutôt dissuasif ! Pukara de Quitor a alors été surnommée « la ville des têtes ».

En se promenant dans la forteresse, on remarque vite que les ruines ont été restaurées.

forteresse quitor

Les archéologues ont retrouvé des traces de près de 200 espaces architecturaux dans la zone mais la plupart ont été détruits par les conflits et l’érosion. Bref, c’est plus une reconstitution que de vraies ruines donc on est un peu déçu.

pukara de quitor

On se dit qu’on va se rattraper avec les sculptures de têtes monumentales qui sont mises en évidence sur le flyer qu’on nous a filé à l’entrée.

head sculpture pukara de quitor

Mais là aussi, c’est la déception… Les sculptures ne sont pas du tout d’époque. Elles ont été faites il y a quelques dizaines d’années en hommage  aux chefs Atacameños décapités en 1540 au Pukara de Quitor.

door pukara de quitor

Il est possible de faire une petite randonnée qui mène au mirador du site archéologique. On commence l’ascension sans savoir où tout cela va nous mener. La marche n’est pas des plus agréable à cause de la chaleur désertique et de notre réserve d’eau qui descend à vue d’oeil. Heureusement, pendant toute la marche, la vue est imprenable. L’altitude et à l’absence d’humidité font qu’il y’a une vue dégagée sur des centaines de kilomètres.

vue sur la valle de la muerte

Il y a d’un côté, la vallée de la mort et ses reliefs escarpés.

relief vallée de la mortvalle de la muerte chile

De l’autre côté on aperçoit un canal du Rio Grande, rivière qui a permis à la population locale de s’établir dans la région depuis des milliers d’année.

rio grande atacama

Après environ 1h de marche on arrive au mirador où on trouve enfin un peu d’ombre. Les constructions sont récentes. C’est surtout un spot à pique-nique où on retrouve quelques plaques commémoratives. Le mirador n’a donc rien d’extra mais la vue pendant la promenade vaut amplement le détour. On arrive presque au bout de notre maigre paquet de gâteau. Comme on a pas envie de finir comme Bear Grylls à tuer un serpent pour s’en servir de gourde et à boire notre pipi, on décide de rentrer.

Bref, découvrir le Pukara de Quitor peut être une activité sympa à faire quand on est dans la région d’Atacama et qu’on a un petit budget.