Premièrement, une petite remise en situation s’impose.

Les derniers articles ont traité de différentes destinations… Un p’tit peu de Népal, de Turquie, on a enfin terminé les articles sur nos derniers jours en Nouvelle Zélande (bien qu’une dernière vidéo soit en cours de réalisation) et maintenant, on va plus ou moins rattraper le cours de nos voyages avec Cuba où nous avons été cet hiver.

Depuis quelques mois, nous habitons au Canada et c’est justement cet emménagement et la vie qui va avec qui fait qu’on n’a pas pu publier tout ce qu’on voulait et qui a précipité notre départ de Nouvelle Zélande.

Donc, ces articles sur Cuba datent de Janvier dernier. Nous étions en plein dans l’hiver canadien, très long et rude cette année.

« Ouiiiii, bla bla bla, tu vas au Canada en hiver, t’étonnes pas d’avoir froid! »

Ouai, ba les Québécois qu’on a côtoyé aussi n’en pouvaient plus de cet hiver interminable, la preuve ici.

Bref, on bossait tous les deux dans le froid glacial et Lise voyant que j’étais prêt à installer un radiateur sur le balcon pour essayer de réchauffer l’air ambiant a décidé de nous offrir un petit séjour à Cuba en profitant d’une bonne promo dénichée sur le net. À ce moment de l’année, c’est une destination très prisée par les canadiens. Résultat, on a eu l’occasion de découvrir à quoi ressemblait un séjour vacances « all inclusive » sous les cocotiers!

Si ça vous intéresse, c’est par ici que ça s’passe!

On débarque à Cuba!

Le réveil sonne tôt, on est fracassés, la veille encore j’effectuais mon dernier shift dans le resto qui m’employait.

Il neige, le but est de ne pas se charger d’affaires d’hiver puisqu’on va dans un pays chaud. Le taxi est déjà en bas, on fait quelques pas avec nos baskets légères dans la neige pour atteindre la voiture et ça suffit à nous tremper les pieds et nous les geler. Les routes de la ville sont désertes, le taxi fonce sur le tapis de neige mais ses pneus d’hiver font bien le job.

Arrivés à l’aéroport, une employée de l’aéroport appelle les voyageurs en partance pour « canne coune »… On met de longues minutes à comprendre que c’est Cancun (qu’on prononce « quand coune » en France). C’est un peu pareil pour Boston qu’ils prononcent « bosse thon » ici.

Fouille des bagages, le mec de la sécurité demande à Lise si ça va. Elle répond timidement un simple « oui, ça va » et le mec l’engueule presque en lui disant « Quoi, c’est tout? hé ho tu quittes le froid pour aller au soleil! »

Quand on vous dit que tout le monde à pété un câble ici à cause du froid! héhé

Moi pendant ce temps là j’avais droit aux tests approfondis d’explosif ou drogue je ne sais pas… Le mec ne m’a rien dit à part, « stop » et « c’est bon ».

Embarquement à l’autre bout de l’aéroport, petite rando improvisée.

Une fois à bord, notre départ prend du retard parce que notre avion doit aller se faire dégivrer les ailes avant de pouvoir décoller. C’est dommage, on n’a pas pu voir comment ils faisaient ça, pour la simple raison qu’on a eu le privilège d’avoir des sièges pile entre les chiottes. Odeurs fleuries assurées pendant tout le vol! M’enfin on se dit que ça aurait été pire au retour avec des éventuelles tourista!

On débarque à Cuba!

Finalement le vol se passe bien, les gens sont agités, impatients de retrouver le soleil. D’ailleurs les chiottes ont plutôt été utilisées comme cabines d’essayage que toilettes. On voyait les gens rentrer en pantalon/pull et ressortir en short/T-shirt!

Nous voilà enfin arrivés sur le sol cubain. Comme prévu, il fait beau et chaud. Je passe à l’immigration, une douanière me dit un truc que je ne comprends pas… elle ne le répète même pas et me fait signe de retourner dans la file… Depuis la file, on ne voit pas les douanières (oui ce sont toutes des femmes à ces postes) donc je vais à une autre file, tombe sur une autre douanière qui me sort le même type de phrase… Cette fois-ci elle a dû mieux articuler parce que j’ai compris qu’elle me demandait si j’avais été en Afrique. Ebola était pas mal à la mode à ce moment là. Je réponds, photo, tampon, dégage, suivant!

On débarque à Cuba!

Bagages à peine récupérés, nous voilà déjà en train de retrouver le soleil, ce vieil ami qui n’osait pas se montrer du côté canadien depuis de longues semaines. On découvre les quelques avantages des séjours tout inclus, avec une accompagnatrice qui nous attend au pied du bus de la compagnie et pointe tous les touristes, comme si on était des ados en route pour une classe verte! Encore un peu et elle nous distribuait des choco BN.

Sur le trajet, on comprend que les touristes canadiens qui nous accompagnent viennent souvent, ils se retrouvent tous, ils connaissent même la guide… Certains viennent depuis plus de 15 ans! C’est donc ça le secret pour survivre à l’hiver! En même temps, c’est compréhensible, c’est le paradis à quelques heures de vol! On comprend que Varadero est pour bon nombre leur résidence secondaire quand elle dit au micro « hé cette fois, essayez de sortir de vos hôtels, y’a plein de choses à voir à Cuba, en restant autour de votre piscine entre canadiens vous ne découvrez rien! ». On a trouvé ça un peu osé, mais ils semblent tellement bien se connaitre que ça passe sans que personne ne dise rien. De toute façon ils étaient déjà tous en train de chanter et gueuler dans le bus…

Nous voilà enfin à notre hôtel. On fait le check-in, et on a droit à un beau bracelet vert en plastique qui nous donne accès à tous les services de l’hôtel… en gros de la bouffe et de l’alcool! Le paradis qu’on vous disait! La réceptionniste nous dit d’attendre qu’un mec nous accompagne à notre chambre, mais bon, on a beau être en mode « vacanciers assistés » il faut pas pousser… On prend nos sacs, (ou plus précisément notre sac, vu qu’on n’a presque rien emporté à part short, Tshirt, serviette, trousse de secours et de toilette) et on part à la recherche de notre chambre. On repère rapidement les bars et on découvre à quoi ressemble réellement ces hôtels « all inclusive ». Des gens partout allongés sur des transat’ autour d’une piscine. On avait beaucoup d’aprioris sur cette façon de « voyager »… et en fin de compte ça ne change rien. Au final, après y avoir été confronté, on trouve ça un peu dommage et même bête de rester à rien faire mais en même temps on comprend parfaitement que des gens aient juste envie de squatter. Ce qui est sûr c’est que les transat’ imbibés de transpiration n’auront pas l’honneur d’accueillir nos petites fesses puisqu’on projette de découvrir le plus activement possible ce que ce pays a à offrir!

D’ailleurs, on ne tarde pas, à peine nos affaires posées on ressort, il faut aller rapidement à la banque échanger des sous avant qu’elle ne ferme.

Un vigile à l’entrée fait la loi et joue le dur en se prenant pour le garde du corps d’Obama alors qu’il sert juste à ouvrir la porte. Les gens font la queue dans un coin du grand hall de la banque et tout malheureux qui osera aller directement à un guichet se fera rappeler à l’ordre par le mec. Nous on s’est fait gueuler dessus parce qu’on a été à deux au guichet et qu’il voulait qu’on y aille un par un… Là aussi ce ne sont que des femmes à qui on a affaire! C’est à croire qu’ici les hommes sont allergiques aux tâches administratives.

Nous découvrons encore une particularité de Cuba. Seul pays au monde à émettre deux monnaies officielles! Le peso cubain utilisé par les locaux et le CUC pour les touristes.

Wow, on peut carrément s'acheter un coca là!

Wow, on peut carrément s’acheter un coca là!

Retour à l’hôtel pour déposer en lieu sûr nos pièces et billets. On profiter de notre super bracelet « all inclusive » pour prendre un cocktail servi dans un gobelet en plastique. Ça sera un Cuba Libre chacun, histoire de se mettre dans le bain et découvrir les spécialités locales, bien sûr!

Entre l’hôtel et la plage on tombe sur un stand de sandwich, on a rien avalé depuis un bout de temps et le buffet n’est pas encore ouvert, donc on s’y arrête.

On débarque à Cuba!
On débarque à Cuba!

On nous avait prévenu que la bouffe cubaine était vraiment… comment dire ça de façon diplomatique… mauvaise. Et bien, malheureusement c’est pas un mythe. Ok, c’est qu’un sandwich dans un stand en bord de route mais on a rarement mangé des choses aussi mauvaises. La viande recomposée décongelée (si on regarde de près, on voit des morceaux de cartilage dans le patty), la tomate est sèche, le pain sec et aucune consistance, le fromage quant à lui n’avait aucun goût donc on ne peut pas vraiment s’en plaindre. Ça promet pour la suite.

À part cette petite déception, la ville au contraire commence à dévoiler ses premières surprises.

Bien qu’on soit dans une zone très touristique de Cuba, l’image qu’on avait du pays est fidèle (Castro, haha) à la réalité.

Les vieilles voitures emblématiques, les cigares et autres signes historiques sont au rendez-vous.

On débarque à Cuba!
On débarque à Cuba!
On débarque à Cuba!
On débarque à Cuba!

D’autre part, sauf ce petit toutou qui ne semble pas content de nous voir, les cubains qu’on croise semblent vraiment sympa. Ils n’ont pas l’air de se prendre la tête, il fait bon vivre ici. Pas de stress, pas de pression. Enfin c’est ce qu’on ressent.

On débarque à Cuba!

On se promène sur la plage et sirotant notre cocktail, nous consommons très rarement de l’alcool en temps normal donc les effets se font vite sentir. Il y a des cocotiers, la plage est magnifique. Des colonies de fourmis construisent des abris sur des branches. Je trouve une liane et essaye de m’en servir pour grimper en haut d’un palmier et ramener une noix de coco. J’me rappelle avoir vu la technique sur le net, mais avec l’alcool et la fatigue j’arrive à rien. J’ai tenté de faire un lasso avec ma liane, toujours dans le but d’attraper une noix, mais ça n’a pas été plus concluant.

Il est plus que temps de rentrer. En chemin les effets de l’alcool se dissipent, si on veut profiter de notre super privilège d’alcool à volonté, il va falloir qu’on s’habitue vite à mieux gérer. D’ailleurs le buffet a dû ouvrir et il est temps d’aller tester à nouveau la gastronomie cubaine.

Il y a un choix très varié et la qualité semble beaucoup plus correcte que dans le stand de burger de tout à l’heure, même si c’est loin de ce qu’on peut manger dans la vie de tous les jours. On en profite même pour manger du poulet!

On débarque à Cuba!

Il y a une activité qui va bientôt commencer autour de la piscine de l’hôtel mais le show de danse aquatique ne nous tente pas vraiment. On retourne marcher un peu en ville et sur la plage. Au large sur la mer, on voit des éclairs et des gros nuages, on espère que ça ne nous arrivera pas dessus et que ça restera chez les américains dont le littoral n’est qu’à 160 kilomètres, de l’autre côté du détroit de Floride.

Coucher de soleil sur voiture, trop romantique!

Coucher de soleil sur voiture, trop romantique!

Comble du luxe, on dispose d’une télé dans notre chambre! On n’en a même pas chez nous!

Encore une particularité de Cuba, ici quand on allume le poste, un message apparait à l’écran pendant une dizaine de secondes avant de diffuser les émissions.

On débarque à Cuba!

Ser culto es el unico modo de se libre. Jose Marti

Cette phrase signifie: « Se cultiver est la seule façon d’être libre »

Au début, comme ça a été assez bref et qu’on ne parle pas espagnol, on a cru à un message d’erreur de la télé, mais après vérification on a rapidement compris que c’était un moyen comme un autre de diffuser la propagande et les valeurs chères au pays.

Bon après, on ne sait pas trop quoi en penser. On trouve ça assez paradoxal en fait, la télévision étant loin d’être un bon moyen de se cultiver. D’autant plus que l’accès à internet est très restreint à Cuba.

Le plus drôle serait d’allumer la télé, lire ce message et tomber sur un épisode de Bob L’éponge…

Au lieu de ça on apprenait sur Fox News quelques minutes plus tard qu’il venait d’y avoir la prise d’otages dans le supermarché Casher à Paris. On a eu un sentiment bizarre en voyant depuis Cuba cet événement qui avait lieu dans notre propre pays.