Quand un voyageur décide d’explorer l’Altiplano bolivien, il cherche avant tout à découvrir des paysages somptueux, des merveilles géologiques et des lagons colorés. Lors de notre passage en Bolivie, nous en avons pris plein les yeux ! Nous y retournerons avec plaisir mais en prenant quelques précautions supplémentaires…

volcan bolivia

Comme à notre habitude, nous n’avions pas vraiment prévu ce voyage. C’est une fois arrivés au Nord du Chili que nous avons décidé de découvrir l’Altiplano sur un coût de tête. Le voyage ne s’est (hélas) pas passé sans encombres…

Découvrir l’Altiplano seuls, mission (presque) impossible

En général nous aimons bien être indépendants en voyage. Nous avons donc pensé à louer un véhicule pour explorer l’Altiplano par nous même. Nous avons rapidement changé d’avis pour plusieurs raisons :

  • Le prix exorbitant des locations de véhicule à San Pedro de Atacama par rapport au reste du pays
  • Nous ne sommes pas habitués à conduire des 4×4 (indispensable dans l’Altiplano)
  • L’état des routes boliviennes est réputé pour son état déplorable. Il n’y a pas vraiment de route dans l’Altiplano, juste de pistes de terre.
  • Le récit de voyageurs ayant tenté l’expérience et s’étant retrouvés coincés dans le désert sont assez effrayants.

Si certains veulent tenter l’expérience malgré tout, ce site (en anglais) devrait vous aider.

laguna colorada bolivia

Nous avons donc opté pour un « Jeep Tour » guidé, comme la grande majorité des voyageurs. 4 jours et 3 nuits pour découvrir l’Altiplano, à 7 dans un 4×4 sans pouvoir choisir où s’arrêter. Il n’y a plus qu’à espérer qu’on s’entende bien avec les autres voyageurs !

 

Le mal aigu des montagnes

Nous aurions du nous en douter… « Altiplano » signifie plaine d’altitude. Il s’agit d’une des régions habitées les plus hautes du monde, les locaux sont habitués mais pour les touristes de passage cela demande un certain temps d’adaptation .

lama bolivia

La veille nous étions à San Pedro de Atacama à près de 2500 mètres d’altitude. C’était déjà haut pour moi qui ai tendance à souffrir de migraine au dessus de 2000 mètres. Le jour suivant nous dépassions les 4000 mètres (toute la journée) en frôlant même les 5000 mètres aux geysers Sol de Mañana.

Nous avons tous les deux souffert du mal aigu des montagnes avec différents symptômes :

  • migraine intense
  • vertiges
  • nausée
  • cœur qui bat vite
  • manque d’appétit
  • perte d’équilibre
  • grosse fatigue
  • essoufflement après quelques pas
  • difficulté à dormir
  • difficulté à respirer
  • vomissement

Inutile d’expliquer à quel point tous ces symptômes ont rendu notre expérience déplaisante… Quand on souffre du mal aigu des montagnes, il y a une solution simple : descendre à une altitude plus basse. Évidemment, c’est impossible dans l’Altiplano, région de hauts-plateaux. Une autre façon de ne pas trop souffrir de l’altitude est de prendre le temps de s’acclimater. C’était le cas des personnes qui voyageaient avec nous car elle avait passé plusieurs semaines en Bolivie, autour de 3500 mètres d’altitude. Certains prévoient des médicaments à base d’acetazolamide.

hotel laguna colorada

Hôtel rudimentaire à 4300mètres d’altitude

 

Notre tour operator nous avait promis des feuilles de coca et du thé de coca, censés aider à supporter les symptômes du mal aigu des montagnes… Mais évidemment nous n’avons rien eu sur place. Nous avons du nous contenter de paracétamol et d’eau que nous avions dans nos sacs-à-dos.

Si c’était à refaire, nous prendrions le temps de nous acclimater (à Uyuni ou à la Paz par exemple) et nous ferions le plein d’acetazolamide !

La conduite dans l’Altiplano

Nous l’avons soulevé plus haut, il n’y a pas vraiment de routes dans l’Altiplano bolivien… juste des pseudo-pistes. Nous nous sommes demandé à de nombreuses reprises comment notre guide réussissait à s’y retrouver. volcano bolivia

Il faut avoir le cœur bien accroché et le cul en béton pour supporter les secousses et les heures de routes sur la piste ondulée.

desert altiplano bolivia

Pour couronner le tout, l’autoradio est branché sur une musique bolivienne bien énervante. Les nausées causées par le mal aigu des montagnes s’ajoutent à celles du mal des transports. Nous sommes loin d’une petite promenade de santé ! Difficile de profiter des paysages dans ces conditions.

laguna negra bolivia altiplano

Par ailleurs, le quasi-totalité des groupes que nous avons rencontrés (nous inclus) ont eu des problèmes mécaniques à un moment ou un autre dans l’Altiplano.

repair 4wd bolivia

Des conditions climatiques extrêmes

Une des zones les plus arides au monde

L’Altiplano englobe la zone du désert d’Atacama, le désert le plus sec du monde. Les précipitations sont rares dans le Sud-Lipez. Résultat, la peau souffre : les lèvres explosent littéralement si on n’a pas de baume hydratant, la peau gratte et s’assèche, le nez se met à saigner à force de créer du mucus pour humidifier les voix respiratoires, les yeux brûlent… Nous avons l’impression d’être un saumon qui se fait déshydrater la gueule !

On vous conseille donc d’avoir toujours sur vous : de la crème hydratante ou de l’aloe verra, du collyre et un baume à lèvres. Prendre 2 à 3 litres d’eau potable par jour et par personne est aussi une très bonne idée. L’eau du robinet n’est pas potable en Bolivie.

laguna blanca bolivia

On ne vous conseille pas de boire l’eau de ce lac. Il contient de l’arsenic !

Des températures qui font le grand écart

On pourrait croire que puisqu’il s’agit d’un paysage désertique il fait très chaud en permanence… Ce n’est pas toujours le cas. A midi, il peut faire près de 25°. La nuit les températures sont souvent négatives et peuvent atteindre les -20°. Nous passons donc notre temps à nous habiller et à nous déshabiller. Il faut vraiment prévoir des vêtements pour le froid et un bon duvet.

laguna verde bolivia altiplano

Un soleil aveuglant

Quand nous arrivons dans la zone d’Uyuni et de son fameux Salar, lac salé le plus grand du monde, nous sommes forcement aveuglés. On ne voit presque que du blanc à perte de vue. Les yeux, qui souffraient déjà bien de la sécheresse, en prennent plein les mirettes.

salar uyuni sunrise

L’écran solaire et les lunettes de soleil sont indispensables.

Des conditions rudimentaires

Nous avons beau être en tour organisé, il ne faut pas s’attendre à avoir du confort ! La plupart des hébergements proposés sont très spartiates

  • Douche froide et payante (elles sont chaudes à l’hôtel de sel mais il faut demander à l’avance)
  • Lit un peu moisi souvent infesté de puces de lit
  • Électricité présente si on a de la chance (et souvent payante pour recharger les batteries)
  • Chambre partagée avec les autres voyageurs…
hotel de sel bolivie

Station d’électricité payante à l’hôtel de Sel

 

À priori, ce ne sont pas des conditions trop difficiles, mais quand on est malade à cause de l’altitude, on a envie d’être tranquille pour vomir et avoir un peu d’eau pour se nettoyer, ce qui n’est pas toujours le cas. Si en plus vous dormez à plus de 4000 mètres, vos nuits seront certainement bien agitées. Le sommeil est difficile à trouver quand on a du mal à respirer.

Point important : n’oubliez pas votre papier toilette !

room hotel uyuni

Nous avons eu la « chance » d’avoir une chambre privée dans un des hébergements

 

Les promesses non-tenues des tour operator

Quand on choisit une agence de voyage, elles vendent presque toutes le même package. Pour conclure une vente, on peut facilement vous promettre des choses que vous n’aurez certainement pas à l’arrivée. Pour remplir leurs 4×4, certains n’hésiteront pas à vous proposer des tarifs préférentiels pour partir le lendemain. Prenez le temps de négocier et de comparer même si bien souvent, sans que vous le sachiez les différentes agences s’arrangeront entre elles pour faire partir des 4×4 pleins. Dans notre 4×4 nous étions 3 groupes de 2 et aucun de nous n’avait payé le même tarif ni n’était passé par la même agence…

  • On nous avait proposé un guide qui parle anglais et français, au final le notre ne parlait qu’espagnol. Nous l’avons rencontré à la frontière bolivienne après 1h de route. Impossible de faire demi-tour ! Nous devons admettre que même avec un niveau d’espagnol proche de zéro nous avons tout de même réussi à comprendre la plupart du temps.
  • On nous avait promis des boissons de feuilles de coca à chaque repas, nous en avons eu juste une fois à la frontière Chili-Bolivie.
  • On nous a vendu un pack avec des visites précises et nous n’avons pas été sur tous les lieux prévu.
  • N’espérez pas apprendre grand chose sur ce que vous verrez. Amateurs de géologie nous avons souvent demandé à notre guide des infos sur différentes formations rocheuses. Celui-ci ne savait jamais répondre hors de son discours récité.
  • Un certain nombre de choses ne sont pas incluses dans le prix : douche, électricité, billet d’entrée dans les parcs, backchich à donner aux douaniers, les toilettes en chemin. Pensez à utiliser des WC dès que vous en voyez. Il est presque impossible de se cacher dans l’Altiplano quand on a une envie pressante, notamment au Salar de Uyuni.
thermal area bolivia

Zone thermale payante

oasis altiplano bolivien

 

Bon voyage !

Pour en savoir plus sur notre expérience dans l’Altiplano bolivien, il y a nos récits de voyages :