On a prit l’avion en direction de Bangkok.

Le vol a été plutôt chaotique, sachant qu’on est parti en retard, qu’on a volé de nuit

On pensait vraiment pas arriver entiers… D’ailleurs, je ne suis pas vraiment arrivé entier, tellement Lise m’a arraché le bras.

et qu’on est passé dans des orages pas cool: l’avion tremblait dans tout les sens, le pilote montait, descendait faisait des changements de direction tout le temps pour éviter les zones dangereuses, on voyait la pluie quand le flash de l’aile clignotait, et on a même vu des éclairs par le hublot…

On a prit un taxi (trop la flemme de se faire chier à prendre un bus à peine plus cheap après notre frayeur dans l’avion) pour se retrouver dans LA rue des backpacker de Bangkok (Thanon Khao San). Rue éclairée par les néons des enseignes, remplie de vendeurs de toutes sortes qui essayent de nous refourguer n’imp, comme des grenouilles en bois qui font « croaa croaaa », des cubes lumineux qui donnent l’heure, des copies de DVD, des montres… Sans compter les tatoueurs, les « masseuses », les gars habillés en costard qui proposent de faire du business de pierres précieuses, les vendeurs de bouffe, les tuk tuk…

C’en est trop, on retourne dans notre chambre pour se coucher. Le matelas est dur, le ventilo grince, les gens fument et boivent dans les couloirs, on entend la musique des bars de la rue, chacun essayant de mettre le son plus fort que le voisin: on a pas vraiment dormi cette nuit.

 

Le lendemain, après la nuit difficile, j’ai le bide en vrac, des vertiges et un peu la gerbe quand j’bouge trop… sûrement la tourista… Quand on voit le manque d’hygiène qu’il y a ici, même en se lavant les mains au moins 10 fois par jour c’est pas étonnant de chopper des trucs. Pour la petite histoire, dans une ruelle à l’arrière des restos, on a assisté à une livraison de viande de poulet à même les sacs plastiques, trimballée dans des sacoches à l’arrière d’une mob’, en plein soleil, la chaîne du froid ne doit pas exister ici…

 Dans le même genre, y’a les vendeurs qui préparent une bouillie de poisson dans la rue, à même le trottoir…

 

On avait prévu d’aller à Ayutthaya, l’ancienne capitale de la Thaïlande, où on peut voir de beaux temples et des lieux historiques… Il faut d’abord se rendre à la station de train pour y aller. On se renseignent à l’auberge pour savoir comment s’y rendre:  en tuk tuk pour environ 70฿.

A peine dans la rue, le premier tuk tuk nous annonce 150฿, et comme on éclate de rire, il nous dit que si on y va en taxi, ça sera 1500฿. LOL! Ils nous donneront tous le même prix de base. On sait qu’il faut négocier mais ils ne bougent pas.

Le truc c’est qu’on a un guide de voyage, le Lonely Planet Thaïlande qui dans un chapitre, met en garde contre les techniques utilisées dans le coin pour fucké les touristes. En se baladant pour chercher un bus, ou un tuk tuk plus honnête, (en à peine 10 minutes) on a eu droit a presque toutes les techniques:

– Le mec bien habillé qui veut sympathiser et qui comme par hasard à une carte dans la poche pour montrer les trucs cool à voir dans le coin.

– Le mec qui nous croise au début d’une rue qui dit qu’on peut trouver des tuk tuk « officiels » pas chers, facilement reconnaissables par un drapeau dessus et le conducteur en costume bleu… et comme par hasard, dans la même rue, 10m plus tard un de ces tuk tuk « officiels » arrive à côté de nous… (le seul qu’on ait vu jusqu’à présent)

– Les tuk tuk qui proposent un tour des trucs cool à voir pour 20฿ les 3 heures (soit 0,40€). Le truc c’est que comme par hasard il faut qu’il passe voir des potes qui tiennent des boutiques où ils forcent à acheter et prennent leur commission.

– Les mecs qui nous demandent où on va, et qui savent comme par hasard que cet endroit est fermé aujourd’hui mais qu’ils peuvent nous emmener en voir des plus beaux, qui n’existent même pas sur les cartes!

– Ceux qui posent une vingtaine de questions et qui connaissent comme par hasard quelqu’un qui va bientôt habiter dans ton pays et qu’ils voudrait te le présenter.

– Le conducteur de tuk tuk qui nous dit qu’il n’y a plus de trains vers Ayuthaya à 9h du mat mais qu’il peut nous y emmener pour pas cher…

– Ceux qui te demandent où tu vas et qui comme par hasard vont au même endroit et aimeraient t’accompagner…

Bref… si on est un peu naïf, y’a moyen de rapidement se faire des potes à Bangkok, sauf que ces personnes ne sont pas vraiment intéressées par l’échange culturel mais plutôt notre porte-monnaie.

On ne peut faire confiance à personne, chaque personne qui nous parle est mal intentionnée ou intéressée. On se sent traqués à chaque pas, on marche les yeux tournés vers le sol parce que c’est pas non plus notre délire de les ignorer et se balader comme des princes dans les rues de Bangkok.

Je commençais a me sentir vraiment mal, alors on a laissé tomber Ayutthaya pour aujourd’hui et Lise a joué à l’infirmière en me bourrant des derniers médicaments australiens qu’on a. On est repassé par la rue qu’on avait vu de nuit la veille… la rue semble encore plus oppressante de jour, le trottoir est inutilisable parce que les boutiques improvisées sont dessus, les tuk tuk sont en fil sur un côté de la rue, il faut tout le temps faire attention aux voitures et tuk tuk qui passent parce qu’on est obligés de marcher au milieu de la rue.

Les marchants sont différents et plus insistants, il y a plus des stands de T-shirt (pompés à 80% sur La fraise), des stands de contre-façon de cartes en tout genre: permis de conduire, passeport, diplôme, carte de presse/journaliste…

Tout ça sous le nez des flics qui se promènent tranquillement.

On va sûrement finir la journée dans la chambre en espérant que j’aille mieux demain parce que là on ne profite pas du tout.