Maigre actualité pour nous aujourd’hui… Mis a part que j’ai enfin reçu mon colis tant attendu hier, et que nos recherches de boulot sont infructueuses…

Et comme cela fait maintenant plus d’un mois que nous sommes en Australie, un constat s’impose sur la situation ici:

Le WHV, c’était mieux avant.

Une explication peut être ?
Bon allé, accrochez vous.Alala, le WHV (Working Holiday Visa) , « une formidable opportunité de découvrir l’australie ». Mais à quel prix ?

Arrêtons de penser que partir en WHV c’est la fête assurée!
Vous me trouvez pessimiste ou aigri, mais je vous comprend, avant de partir, moi aussi j’étais confiant et optimiste parce qu’on m’a bien vendu ça, le soleil, les plages, la fête, le chômage inexistant, la liberté… alléchant l’Australie n’est-ce pas? Mais maintenant que j’y suis, je connais la réalité et je sais de quoi je parle.

Oui, on m’a bien vendu ça, parce que le WHV est juste un business bien élaboré pour plumer tout ceux qui s’y engouffrent. Dès qu’on va sur le site de l’ambassade pour acheter notre visa… on a mis le doigt dans l’engrenage.

Et c’est là que commence la galère, en 2007 un peu plus de 100.000 visas ont été attribués par l’état Australien à des jeunes de tout pays qui se retrouvent tous au même moment aux mêmes endroits, pourquoi ? Bien, parce qu’on va là où il y a du boulot. Parce que certes il y a du boulot et quelques chanceux qui obtiennent des places, mais du coup, il y a tellement de demande que l’offre n’est plus assez importante, et la galère continue pour la majorité.

D’autant plus que les employeurs ayant plus de choix se tournent principalement vers les anglais, les allemands ou les hollandais qui parlent bien mieux anglais que les français. (Dès la première semaine dans l’auberge de jeunesse, j’ai eu une conversation avec un belge qui me disait que c’était grave qu’en France on parle aussi mal anglais, et il a raison.)

De plus, en tant que backpacker fauché, on est prêts à faire tout et n’importe quoi, souvent pour être payé une misère, mais là le discours c’est « au moins j’ai un job ». Obligés de se contenter du peu qu’on veut bien nous laisser. Parce que c’est ça, on est juste de la main d’oeuvre bon marché, jetable et malléable. Et le pire c’est qu’on est là parce qu’on l’a voulu, donc il faut assumer…

Merci le WHV… un concept bien élaboré, et tout benef’ sur tout les plans pour l’état australien, parce qu’une fois sur place, non seulement on consomme, mais même quand on travaille on les enrichit puisqu’ils prélèvent un peu moins de 30% de taxes sur notre salaire (qu’on peut difficilement récupérer).
Et une fois sur place, a sec, on se retrouve obligés de faire le sale (et seul) boulot qu’on nous propose pendant qu’eux se réservent les postes sympa.
Ici, dans les offres d’emploi, il est normal d’écrire que le poste est réservé à un australien… En France ça s’appelle de la discrimination.
Même si pour être franc, c’est peu fréquent, par contre il y a de nombreuses offres où il est clairement précisé que le poste n’est pas destiné à un « traveller » (un voyageur), qu’il dure minimum 6 mois (alors qu’avec un WHV on n’a pas le droit de bosser plus de 6 mois pour le même employeur), qu’il faut un niveau d’anglais excellent… et j’en passe.

Mais c’est pas grave, pour remédier à ça il y a des agences spécialisées pour les travellers justement, c’est 50$ pour s’inscrire et tout les jours tu reçois une offre d’emploi par mail (sachant que les quelques milliers d’autres inscris reçoivent la même) qui te propose un poste de folie, du genre, distribution de prospectus, réceptionniste, travail dans les mines, pliage de carton à l’usine, charpentier, éboueur… oui des jobs de merde ou dans lesquels il faut une qualification spéciale.
Bref, voila une illustration du « business WHV » mais il y a aussi les auberges de jeunesses, ici il y a des quartiers entiers remplis d’auberges pleines à craquer, toutes les activités plus ou moins touristiques (zoo, visites, monuments, parcs, aquarium, expo…) qui coûtent la peau du c**, les multiples agences qui proposent des « réductions » ou des activités spécial backpacker, le business de la location de voitures/van/4×4 pour les road trips, ou encore les accès à internet omniprésents et vitaux pour chercher du boulot ou un logement…

Je sais, je suis un étranger dans un autre pays, et c’est à moi de m’intégrer dans la culture australienne. Mais si il y avait un peu plus de respect pour les backpackers ça serait vraiment plus facile. C’est un peu dégouté que j’écris ça, parce que je déchante à propos du WHV.
On est juste là pour consommer et fermer notre gueule. Et avec le sourire s’il vous plaît.

Voila pourquoi, a mon avis (et je ne suis pas le seul) le WHV est loin d’être fini, parce que c’est vrai que l’australie fait rêver et qu’il y aura toujours des gens prêts à s’y aventurer, mais j’espère qu’avant de se lancer, les gens se rendront compte de ce qui les attend vraiment. Encore que théoriquement, si il y a moins de monde qui vient, il y aura plus de boulot donc ça recommencera à attirer les gens… et ainsi de suite, il y aura des vagues de backpackers éternellement… ou pas …

Maintenant, je précise que ça fait « seulement » un mois que je suis là… je donne mes premières impressions (c’est un peu le but de ce blog), et je pense être quand même objectif parce que par rapport à d’autres on a trouvé un bel appart rapidement et un job correct (que j’ai perdu rapidement aussi hihi) et je suis quand même super heureux de vivre cette aventure australienne qui m’apprend un peu plus chaque jours.

Je ne pense pas changer d’avis sur le fait que le WHV est un gros business où on se fait plumer, mais j’espere juste que ça ne continuera pas trop longtemps lors de mon séjour, à savoir quand on partira sur les routes, quand on cherchera d’autres jobs dans d’autres états australiens, je fais allusion au fruit-picking qui emploi principalement des travellers payés très bien ou très mal selon les endroits… wait and see…