Au resto, Ben, (l’un des chefs) 20 ans, passe de temps en temps un mp3 sur son portable. Ce mp3 est une reprise d’une chanson de 50 Cent (je crois) qui se fout de la gueule des aborigènes, et a chaque fois, en cuisine, ils chantent tous ça en se marrant.

Le soir du lundi 1° juin, Ben passe le mp3 et j’en profite pour lui demander si il peut me l’envoyer par bluetooth, histoire d’écouter au calme et de comprendre les paroles.

Après de multiples écoutes assidues, je crois avoir compris (parce qu’y a pas mal d’argot) que c’est une chanson qui reprend tout les clichés sur les aborigènes (d’après les Australiens)… drogués, alcooliques, arnaqueurs, attardés, grossiers, voleurs…

Le mp3 doit se trouve sur le net, le titre c’est « Noungah – Out da front« .

Mais on peut aussi l’écouter la:

Mais oulala, attention! Je ne conseille pas de l’écouter (et encore moins de la télécharger si vous ne voulez pas vous faire coller un mouchard au cul par Sarko) parce que depuis ce jour là, il nous arrive plein de problèmes… (que j’ai classé par ordre croissant de casse-couillitude.)

 

Les petits tracas:

 

– Mardi matin, 8h30, je suis réveillé par une alarmes assourdissante, c’est l’alarme incendie… J’suis seul dans la chambre, a cette heure-ci Lise est sous la douche, dans le couloir, y’a plein de gens pas réveillés en calebar qui se déplacent comme des zombies vers les sorties de secours. Lise n’est toujours pas là… en bon crevard, je prend mon sac à dos, j’y met mon ordi, le disque dur externe et mon appareil photo… faut pas déconner non plus.

Je me décide a aller chercher Lise aussi (mais pas pour la mettre dans mon sac-à-dos)… J’débarque dans les chiottes des filles alors que tout le monde est dans le couloir… (genre le gros pervers qui veut réaliser son fantasme d’aller dans les douches des filles avant de mourir) Je gueule pour lui dire qu’y a le feu, elle sors enfin, et 1 minute plus tard on étaient avec les autres dans la rue… les pompiers arrivent, éteignent… l’alarme et tout le monde retourne se coucher. Y’avait pas de feu apparemment…

– Comme je bosse tard, j’aimerai profiter de la chambre en matinée pour dormir, sauf que depuis le 1° juin, l’auberge a décidé de ne faire fonctionner la clim que la nuit, donc à partir de 9h y fait 30° dans la chambre, et c’est difficile de dormir par cette chaleur… même si on a déjà vécu bien pire à Shepparton en dormant dans la caisse…

– Tout les soirs en rentrant du boulot, c’est le suspens… « est ce qu’on m’aura piqué ma place? » J’ai une place attribuée dans le parking de l’auberge et pratiquement 9 fois sur 10 quelqu’un est sur ma place. Chaque fois, le gardien de nuit a droit à un petit coup de fil, (il commence a bien me connaître) pour savoir où j’peux me garer, parce que j’voudrai pas devoir aller chercher MacFly à la fourrière.

– Dimanche soir en rentrant du boulot, il y avait un couple d’allemand qui nous avait rejoins dans la chambre, du genre plutôt envahissant… avec les sacs partout, les chaussures, fringues qui pendent partout, monopolisation de l’évier… et pour couronner le tout, le lendemain matin ils ont continué a faire comme si on étaient pas là, a parler à haute voix, ouvrir les rideaux… Bref, du coup c’est un peu la gue-guerre (entre français et allemand, c’est pas nouveau…) puérile… Comme on rentre tard quand ils dorment, on leur rend bien :)

Sauf que ça a tourné à notre avantage, parce qu’après 5 semaines à l’auberge, on commence à connaître le mec qui fait le ménage (vu qu’on discute un peu à chaque fois qu’il passe), alors on lui a demandé si il pouvait pas faire quelque chose. Il a donc mit un mot sur la porte disant que la chambre est en bordel et qu’il faut ranger sinon ils se font virer de l’auberge. Et le soir en revenant c’était déjà plus rangé… (victoire)

Le problème c’est que le lendemain, j’étais dans la chambre, le couple était là aussi… le mec du ménage (housekeeper) passe et en rajoute une couche en leur demandant de ranger leurs affaires alors que c’était pas le bordel du tout… et ce boulet de housekeeper me fait un gros clin d’oeil pas discret du tout en sortant… pourvu qu’ils ne fasse pas le rapprochement…

 

Les soucis plus relous:

– Notre rythme de vie en ce moment c’est, « travail – dodo – manger ». Bon, ok c’est pareil pour tout le monde, sauf que niveau loisirs, c’est vraiment que dalle. M’enfin on l’a choisi, on profitera après.

– Quand on fini le service au resto, on a un petit truc à manger, un « staffie ». Mais ça reste des petites portions, et quand on rentre à 1h du mat y’a pas grand chose d’ouvert pour manger, et la cuisine de l’auberge est fermée… on est un peu au régime forcé. Surtout que le midi on a 30min pour manger… ça limite aussi la diversité culinaire… en gros on bouffe des pâtes au thon ou de la viande avec des oeufs…

Les problèmes de santé:

 

– Ça fait bientôt 1 mois qu’on bosse à Darwin, et on commence a ressentir les signes de vraie fatigue. Avec la dry season qui va atteindre son pic dans les semaines qui viennent, Darwin est pleine de touriste qui n’ont rien d’autre à faire que de consommer.

Lise dans sa boutique de souvenir doit répondre à de plus en plus de clients et au resto, on tourne à 100 réservations par soir et il y a régulièrement des mariages/soirées/réceptions… le rythme est intense et nos organismes ont du mal à suivre.

Pour ma part, je dois porter et astiquer des centaines de plats, assiettes, casseroles, etc… je commence a avoir les articulations des doigts et des poignets qui grincent (en vrai) et bloquent… et Lise a à peu près le même type de symptômes avec les plats à porter et les aller-retour cuisine/tables. Crampes, ampoules, courbatures, coupures, brûlures…

Du coup, mardi j’ai été acheter des anti-inflammatoire pour supporter la douleur (hoooou la chochotte)… sur les conseils de la pharmacienne (qui a simplement lu les recommandations notées sur l’emballage) je dois manger avant de prendre un comprimé sinon ça attaque le bide… 10 minutes avant de partir au boulot je mange donc des chips quand soudain…

La grosse tuile trop casse-couille qui doit arriver une fois dans sa vie, et y faut que ça tombe maintenant, putain fait chier:

– Une de mes molaires à pété! Enfin pour être précis, c’est un « plombage composite » qui a lâché.

Sachant que les frais dentaires étaient super élevés en Australie, un mois avant le départ, j’avais décidé de faire un check-up… Je précise qu’a cause de ma phobie du dentiste, ça faisait plus de 15 ans que j’y avais pas été. Alors forcément y’a eu 2 ou 3 caries à réparer, et c’est une de ces « réparations » qui a lâché.

Bref… j’ai appelé mon assurance qui m’a dit qu’ils couvraient les frais dentaires à hauteur de 300$, après c’est pour ma gueule…( c’est le cas d’le dire). 300$ quand même, ça va…

Alors au bout de 2 jours avec un énorme trou dans la dent, a mâcher que du côté gauche, j’ai pris rendez-vous chez un dentiste.

Petite anecdote, Lise avait déjà publié sur le blog une photo d’une enseigne de dentiste, (parce qu’ici on dirait des boutiques quelconques), mais dans les pages jaunes c’est pareil, y’a carrément des publicités pleine page dans le bottin pour tel ou tel dentiste. (J’ai choisis celui qui avait la plus grosse pub… j’ai honte, mais ça m’inspire confiance)

Bref, je demande à la secrétaire si elle a une idée du prix… « entre 150 et 300$ et si vous venez pas au rendez-vous, vous devez quand même payer 70$… »

Rolalaaa, j’le sens mal.

Voila, toutes ces raisons nous poussent a croire qu’on a été touchés par une malédiction aborigène, du fait qu’on se moque d’eux en écoutant le mp3.

D’ailleurs, Flaba Baba Waga Jaba Noungah, (c’est l’aborigène de la chanson) si tu nous lis, excuse nous.

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PS: Merci pour vos nombreux commentaires sur l’article précédent :)