Valparaiso (ou Valpo pour les locaux) est une ville énorme. On ne sait pas par où commencer pour l’explorer. Un brésilien de notre auberge de jeunesse nous conseille d’aller vers l’Ouest où se trouve une plage et un petit phare. Il habite à Valparaiso depuis quelques mois et nous explique comment nous y rendre en évitant les quartiers un peu chauds de la ville. L’excursion nous tente bien, on enfile nos baskets et nos appareils photos pour une promenade matinale.
On escalade une des quarante-quatre collines de la ville qui se révèle être pleine de bonnes surprises : escaliers aux marches arc-en-ciel, chiens errants qui nous accompagnent et demandent des câlins, maisonnettes colorées, petits vieux qui nous observent avec curiosité et bien sûr street-art… Il est encore tôt, la ville est endormie.
Arrivés près d’un funiculaire jaune et rouge, on a une vue imprenable sur Valparaiso et l’océan.
On devine que le coin est touristique vu le nombre d’échoppes qui trônent au sommet de la colline. Mais pour l’instant, tout est fermé, à part le funiculaire qui fait des aller et venus sous nos regards curieux. On vagabonde dans les rues, croisant plus de chats que d’habitants.
Dans une ruelle, on rencontre deux jeunes locaux un peu flippant… On comprend vite, vu leurs regards, qu’on peut être des victimes potentiels de vol (ils louchent avec envie sur nos vieux appareils photos) alors on part très rapidement.
On retrouve le bruit, la pollution, le street-art et la ville pleine de vie.
C’est le moment de reprendre des forces, on trouve un café qui vend de grosses empanadas à petits prix (650CLP soit 0,85€).
Après plusieurs dizaines de minutes de marche on arrive enfin à la plage dont le brésilien nous avait parlé.
Bon, elle est minus et un peu crado, mais au moins on aura trempé nos pieds dans l’océan Pacifique ! On essaie de s’approcher du phare qu’on aperçoit au loin, mais on se fait arrêter par des militaires qui nous font comprendre que la zone est interdite aux civils.
Vu qu’on est pas venu au Chili pour se faire arrêter, on ne rechigne pas et on retourne vers le centre-ville.
Le centre-ville est vraiment animé, il y a des stands de rues partout pour acheter tout et n’importe quoi, un peu comme un marché clandestin. Tout les moyens sont bons pour se faire de l’argent ! Certains locaux vendent du papier toilette, d’autre des vêtements colorés, des vieux bouquins, des babioles en plastiques, des drapeaux chiliens ou encore de la street-food…
Le bruit est incessant, on se fait pas mal bousculer dans les rues . D’ailleurs, on a remarqué que les chiliens ne se poussaient presque jamais sur les trottoirs, comme dans le clip de Bittersweet Symphony de The Verve.
En passant devant la vitrine d’une Pastelería, on est obligé de craquer pour des pâtisseries inconnues…
C’est pas cher et délicieux (bien que fort en beurre).
Un peu plus loin, sur un marché, on remarque un stand de street-food qui sert du Mote Con Huesillo. C’est l’occasion de goûter à cette boisson typiquement chilienne faite avec du blé et des pêches au sirop. Parfait pour se rafraîchir et pour reprendre un peu d’énergie ! On tend un billet de 10 000CLP (13€) pour payer notre verre (qui coûte 500CLP soit 0,65€) mais le vendeur fait une drôle de tête. Il nous dit de cacher vite notre argent, qu’on risque de se faire dévaliser, qu’il ne faut jamais montrer des billets d’aussi grosse somme. Le mec nous fait un peu flipper. Il dit que les gens nous regardent, qu’il faut être discret et partir vite d’ici en étant prudent.
On se casse rapidement, au milieu d’une foule qui ne nous semble pas bien hostile et on continue notre exploration du centre-ville.
Quelques minutes plus tard, on est arrêté d’un coup dans la rue par quelqu’un qui saisit nos sacs-à-dos par derrière. Notre élan est coupé. L’espace d’une seconde on se dit qu’on est en train se faire agresser… Mais en fait on se retrouve nez à nez avec un policier. Il nous demande de faire attention à nos affaires et de bien ranger nos appareils photo. Il nous fait comprendre qu’il ne faut pas traîner dans le coin, que c’est dangereux, nous expliquant que des voleurs se promènent avec des cutters pour se saisir facilement des affaires des touristes et les agresser.
Ils commencent vraiment à nous faire peur tout ces chiliens qui nous disent de faire attention et qu’on est en danger… Y a de quoi devenir parano.
On décide de rentrer à l’auberge de jeunesse se reposer des nombreuses heures de marches qu’on a accumulé depuis ce matin. En fin d’après-midi, on ressort observer le soleil se coucher sur la ville… On part sur les hauteurs de Valparaiso, les quartiers résidentiels ressemblent un peu à l’architecture des favelas brésilienne : des milliers de maisons délabrées sur flanc de colline.
Un peu plus loin on trouve une sorte de petite épicerie qui vend des empanadas, ça sera notre repas du soir ! Le vendeur nous conseille de ranger nos appareils photos et de partir dans un autre quartier. Il nous fait comprendre qu’on a déjà été repéré et qu’il faut déguerpir vers des quartiers plus calme en bas des collines. Il nous lance en anglais : »Some people are watching you, they’re watching you. Be careful. »
On se pense en relative sécurité mais à force de se faire répéter de faire attention par les locaux, on commence à se mettre sur nos gardes… On suit ses conseils et on retourne près de notre auberge de jeunesse.
Un chien errant fait copain-copain avec nous, certainement intéressé par l’odeur des empanadas qui émane de nos sacs. On partage ce festin avec notre nouvel meilleur ami.
Avant de dormir, on se fait une petite exploration nocturne du quartier.
La nuit les murales de la ville semblent nous observer, l’atmosphère de Valpo change du tout au tout…
Maxime KprCharlotte Halbeisen
Pas d’insécurité la bas
Hmm c’est Martin Unebrière qui ne sera pas tout à fait d’accord …. ^^
Si tu lis l’article ils abusent à mort quand même 😮
J’avoue !
Hmmm des mote con huesillo !
Hahaha j’ai eu la même réaction <3
Intéressant, mais flippant…
Les autres articles sur Valparaiso seront beaucoup moins flippant et vous donneront envie d’aller y faire un tour !
En novembre 2018 ,je me suis fait voler à l’arrache ma tablette Samsung dans les escaliers menant au musée de la marine à Valparaiso ,un gars » poli » assis sur les marches, nous a laissé passer ,puis surgissant derrière mon dos ,a arraché la tablette et bien sûr a filė vers le dédale de rues en contrebas . Un autre à essayé d’arracher mon sac à dos à Punta arenas .
ça pas l’air sûr là-bas… »’we watching you… »’
C’était dans un des quartiers les plus pauvre de la ville, le commerçant voulait surtout nous éviter des problèmes
On sent vraiment l’ambiance qui se dégage de la ville grâce à vous. Mélange, de découverte, d’émerveillement et d’inquiétude ! Merci
On doit avouer que c’est surtout les remarques des locaux qui nous inquiétait. De notre côté on se sentait plutôt en sécurité
Super photos qui nous rappellent de beaux souvenirs ! On n’avait pas du tout eu cette impression d’insécurité à Valpo, et c’est certainement l’une des nos villes préférées en Amérique du Sud. Peut-être parce qu’on a fait du couch-surfing et rencontré les bonnes personnes. Aussi, on ne baladait pas avec notre appareil photo en évidence (ça aide) ni de grosses coupures. On s’est senti bien plus mal à l’aise à Santiago par exemple. Intéressant en tout cas de lire un avis différent !
On adore aussi Valparaiso ! C’est juste que cette journée nous a rendu un peu parano à cause de locaux qui nous disaient de faire attention. Si il ne nous avait rien dit, on se serait senti en sécurité.
Ça doit pas être très rassurant en effet …
J’espère pour vous que les autres jours ont été plus relax !
J’ai quelques fois entendue parler de Valparaiso mais j’avais jamais vraiment cherché a savoir ou c’était. et je suis tombée sur ton article avec toutes ces magnifiques photos.. je vais l’ajouter a ma liste de destination ! Merci encore pour toutes ces photos !
Merci, la visite vaut vraiment le coup, on vous le conseille !
Super vos photos de Valpo, je m’y suis fais agresser et dépouiller en 2012 , heureusement sans être blessé. Exactement dans ces quartiers ensoleillés et en plein après-midi. J’avais été prévenu par 2 locaux du danger à se promener seul, mais je me suis senti sûr de moi..
Le plus ennuyeux, c’est que ce genre de truc te traumatise longtemps, et si je continue à voyager, ce n’est plus aussi légèrement.
Excellent blog, bravo et bons voyages.
On imagine le traumatisme que ça a du être :/ surtout qu’on se sent plutôt en sécurité dans ce coin. On espère que ça passera doucement avec le temps, car l’inquiétude peut vite gâcher un voyage.
Merci en tout cas pour ce témoignage !