Autour de San Pedro de Atacama, il y a beaucoup d’endroits extraordinaires à explorer dont quelques uns sont accessibles à vélo. C’est le cas de la Vallée de la Lune ou Valle de la Luna. Le mieux c’est d’y aller le matin ou en fin d’après-midi, quand le soleil n’est pas trop agressif. On est quand même dans le désert le plus aride du monde !

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Première étape : louer un vélo !

Presque toutes les boutiques et auberges de jeunesse de la ville proposent de louer des bicyclettes. Il faut compter entre 5000CLP et 8000CLP pour une journée (soit 6,5€ et 10€). Souvent les vélos les moins chers sont aussi ceux qui sont dans un mauvais état. Vu que les routes autour de San Pedro de Atacama sont graveleuses/sableuses, mieux vaut choisir un vélo qui tient a route !

IMPORTANT

  • Quand vous louez un vélo, n’hésitez pas à tout tester : freins, amortisseurs, direction, vitesses, dérailleur, pneus… Faites un tour dans la rue sur quelques mètres. Ce n’est pas en plein milieu du désert qu’il faut se rendre compte qu’il y a un problème sur votre vélo !
  • En général le prix du vélo inclus un casque, une pompe à vélo, une chambre à air de secours, une carte sommaire, des lumières pour le vélo.

Bref, nous voilà partis vers la Vallée de la Lune en suivant la petite carte qu’on nous a fourni. Avec nos casques rose et jaune fluos on a l’impression d’avoir des chewing-gums collé sur la tête ! Alors qu’on sort à peine de la ville on se fait aborder en français par un barbu à vélo. Il nous avoue ne pas avoir le sens de l’orientation et aimerait connaitre la direction à suivre pour aller à la Valle de la Luna. Comme on y va aussi, on lui propose naturellement de faire cette petite expédition ensemble. C’est rare que des gens osent aborder un couple de voyageurs donc on est content d’avoir de la compagnie pour une fois!

La route goudronnée se transforme rapidement en piste de sable et de caillasses. Il faut faire environ 5km avant d’arriver à l’entrée, là où on peut acheter un ticket pour la journée. Ça nous laisse le temps de faire connaissance avec notre compère de galère : Il s’appelle Arthur et a travaillé plusieurs années comme militaire en France et en Afrique. Mais après une certaine période de chômage il a décidé de se lancer dans un tour du monde en solo. Cela fait seulement quelques jours qu’il a commencé! En apprenant qu’il est militaire, on se dit qu’on risque d’être un peu à la ramasse pour le suivre à vélo. On aperçoit au loin les premiers reliefs de la Vallée de la Lune…

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Il est 9h du matin mais le soleil est déjà en train de nous chauffer. On fait une pause pour se tartiner de crème solaire et s’hydrater. Pour nous ça va encore, on a prévu le coup en mettant des vêtements longs pour couvrir un maximum de peau mais Arthur qui porte un short a déjà les mollets qui rougissent. Il se rend vite compte qu’il n’était pas du tout équipé pour s’attaquer à une aventure en vélo dans la Vallée de la Lune : pas de crème solaire, pas de vêtement couvrant et juste une plaque de chocolat prévue pour manger (déjà fondue à cause de la chaleur désertique). On rigole tous ensemble de la situation avant de lui passer de la crème solaire et quelques biscuits.

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On reprend la route et on arrive rapidement au bureau d’information. Les prix augmentent régulièrement. On a payé 2500CLP tarif normal (pour Seth) et 2000CLP tarif étudiant (pour Lise), ce qui fait ±3€. Le guichet n’ouvre qu’à 9h30 donc (à part votre conscience) rien ne vous empêche de venir un peu plus tôt pour ne pas payer les tickets. L’argent sert avant tout à protéger et conserver ce désert qui fait parti du patrimoine mondial de l’UNESCO.

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La route qui était plate jusqu’à présent commence sérieusement à monter. Les quelques buissons se font plus rares, nous sommes dans le désert. On est à près de 2600 mètres d’altitude et on découvre enfin les paysages spectaculaire de la Vallée de la Lune. Les formations géologiques qui nous entourent ont plus de 200 millions d’années.

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La route monte de plus en plus (en même temps que la température), on est tous un peu essoufflé. Surtout qu’à cette altitude, l’activité physique est plus difficile car le corps est moins bien oxygéné. Pour nous ça va, on est là depuis quelques jours donc on a eu le temps de s’acclimater mais Arthur qui vient d’arriver a plus de mal.

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La beauté des paysages est toujours une bonne excuse pour faire une pause. Devant nous se dresse des milles feuilles de roches ocres et grises.

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Non il n’a pas neigé, cette étendue blanche est en fait du sel. Les minéraux qu’on trouve dans le coin sont essentiellement du sel, de l’argile, du plâtre et du chlorate.

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Chewing-gum laissé par un touriste ? Non, encore un morceau de soufre.

Chewing-gum laissé par un touriste ? Non, encore un morceau de soufre.

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Les formes envoûtantes entre monts, crêtes, cavernes, lacs salés asséchés ont été dessinées par le vent et l’eau pendant plusieurs millions d’années. C’est le paradis des géologues et des paléontologues. On y retrouve des squelettes de dinosaures, des milliers de fossiles, des volcans éteints, des cristaux, des dunes…

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Le sable est aussi bien présent, notamment à mi-chemin avec la Duna Mayor, dune de sable gigantesque sur laquelle on peut monter pour avoir un panorama sur toute la vallée. C’est là que se retrouvent la plupart des touristes quand le soleil se couche pour voir la Vallée de la Lune prendre encore plus de couleurs.

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On reste quelques instants sur cette grosse dune, en finissant le chocolat fondu d’Arthur et nos paquets de gâteaux. On commence tous à être un peu épuisés.

On se croirait vraiment sur une autre planète. Cela fait plusieurs centaines d’années que l’humain à cette sensation. Ce lieu est sacré pour les quechuas qui l’appelle Ischigualasto qui veut dire « endroit où se pose la lune ». Aujourd’hui, on l’appelle Valle de la Luna pour ces mêmes raisons. Mais il parait que les paysages sont plus martiens que lunaires ! Des scientifiques y ont testé des prototypes de robots destinés à aller sur Mars car les conditions de terrain semblent être équivalente à celles de la planète rouge.

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Sur la route du retour, les tentations sont grandes pour aller explorer d’un peu plus près les formations géologiques mais il ne faut pas s’éloigner des chemins balisés. Non seulement c’est dangereux (crevasse, éboulement, ravin) mais surtout ça abîme ce patrimoine si fragile.

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D’ailleurs même en restant sur les chemins balisés le danger est présent. Alors que j’essayais de filmer nos aventures j’ai glissé sur une plaque de roche lisse et j’ai perdu le contrôle de mon vélo.

Plus de peur que de mal, je n’ai eu que quelques étourdissement et les mains et genoux écorchés. La ville est à 15km, il n’y a pas de réseau et peu de passage, ce n’était vraiment pas le moment ni l’endroit pour avoir un gros problème.bike-crash

Bref, la route ne s’adresse pas aux cyclistes débutants : il faut compter environ 35km aller-retour, les pistes sont glissantes, la chaleur et l’altitude rendent le trajet plus difficile.

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Le trajet de retour, bien qu’assez plat aura raison de notre Arthur qui décidera de rentrer se reposer à son auberge.

À retenir

  • Il vaut mieux partir tôt le matin pour pouvoir supporter la chaleur désertique
  • Si vous restez pour le couché de soleil, prenez des vêtements chauds. Dès que le soleil disparait les températures deviennent glaciales (parfois négatives)
  • Prenez environ 5 litres d’eau par personne. On se déshydrate très vite dans le désert sans forcement s’en rendre compte (surtout avec la transpiration).
  • N’oubliez pas votre crème solaire, vos lunettes de soleil, de quoi couvrir votre tête et votre corps (vêtements longs)
  • Ne sortez pas des chemins balisés pour votre sécurité.
  • Si vous le pouvez, ne partez pas seul, on se perd facilement dans le coin et la chaleur du jour/fraîcheur de la nuit ne pardonne pas.