Nous entamons notre deuxième journée sur l’Altiplano bolivien, région de plateaux en haute altitude. Le réveil est difficile… La nuit a été très froide et on souffre encore du mal aigu des montagnes… Seth informe notre guide qu’il a passé une très mauvaise nuit mais ce dernier le rassure en lui disant que la route devrait être moins mouvementée et que nous devrions descendre de quelques centaines de mètres au court de la journée. Pour se remettre d’aplomb, on avale quelques ibuprofènes, beaucoup d’eau et des pancakes goût carton.

On embarque dans le 4×4 et Gilmar, notre chauffeur, nous conduit voir des peintures rupestres. L’altiplano est habité par les humains depuis plus de 10 000 ans (notamment par les quechuas et les incas) et on peut y trouver de nombreux vestiges archéologiques. On passe devant quelques ruines dans lesquels squattent des sortes de petits lamas étranges plus communément appelés agneaux 😀

cute lambs

Arrivés sur place c’est la désillusion. On s’attendait pas à quelque chose du niveau de la Grotte de Lascaux, mais là ça sent l’attrape-touriste à plein nez… Les peintures ont l’air d’avoir été dessinées par un gamin du village d’à côté avec un crayola orange. On se demande si ce n’est pas notre chauffeur qui a fait ça dans la nuit après avoir abusé de la cerveza locale. Mention spéciale pour le dessin d’extra-terrestres !

La vérité est ailleurs...

La vérité est ailleurs…

On part ensuite traverser des vallées rocheuses qui nous rappellent un peu l’Australie. Les formations géologiques ressemblent à des ruines romaines.

orange rockwall rock

C’est gigantesque, beau et très orange !

groupe bolivie

Gilmar prend plaisir a nous donner quelques cours de botanique. Il nous montre les plantes locales de l’altiplano et explique à quoi elles servent d’un point de vue médicinale.

Plantes utilisées pour soigner les courbatures

Plantes utilisées pour soigner les courbatures

On aimerait bien qu’il nous file quelques choses pour la migraine due à l’altitude mais on ne trouve pas de coca dans ce coin…

Paja brava, petits buissons en forme de queue de lapin

Paja brava, petits buissons en forme de queue de lapin

A la place du coca, on va voir une plantation de quinoa… Le met préféré des Bobo’s du Palmashow!

Plus sérieusement, on apprend que sur l’altiplano le quinoa est planté exclusivement à la main et que la France est un des pays qui en importe le plus. Les boliviens entourent les plantations de barrières avec des lanières plastiques dont le bruit faire fuir les animaux.

quinoa plant

On file ensuite vers le Laguna Negra, une oasis au milieu du désert

mousse laguna negra

La faune y est nombreuse (oiseaux, oies, lapins des andes, canards, lamas…), mais aussi très peureuse. On voit surtout leurs crottes! Il n’y a que les lamas qui se laissent un peu approcher.

lama funny

Souvenir miniature de Bolivie

Ce lagon est entouré de falaises orangées friables.

laguna negra bolivia

Pour le traverser, il faut éviter les rivières et sauter sur des petites bosses de mousses moelleuses. Pendant la saison des pluies, les falaises se transforment en cascade. On se croirait chez les Télétubbies !

bubble groundlama laguna negra

On se fait un pique-nique bucolique dans ce petit coin de paradis. Gilmar a même sorti sa jolie nappe colorée pour nous mettre dans l’ambiance « quechua ».

pique nique laguna negra

On part ensuite voir d’autres gros cailloux oranges. C’est marrant de voir à quel point les minéraux de l’altiplano subissent les écarts de températures du désert. Ils sont fragilisés, craque en formant des diaclases.

diaclaserock faille

Prochain arrêt, un canyon immense à côté duquel travaillent des cueilleurs de quinoa. Ils respirent la poussière toute la journée et doivent bien se péter le dos, les pauvres…

quinoa worker bolivia

On sait qu’ils habitent de façon temporaire dans des petites maisons pas trop loin des plantations. Il y en a un peu partout sur l’altiplano. Ces maisonnettes très basiques servent uniquement à accueillir les cueilleurs pendant les récoltes.

house boliviaquinoa harvest

Arrivés au canyon, on est impressionnés. C’est grandiose ! On demande à Gilmar des infos sur ces gorges :

« Il s’appelle comment ce gros canyon ?

– J’sais pas, c’est juste un canyon…

– Justincanyon ? c’est marrant comme nom ! »

canyon bolivia

On reprend la route qui est un sinueuse et accidentée.

vue road trip

On doit parfois traverser des rivières, faire des détours à cause de chute de roches ou encore faire des arrêts techniques pour réparer la voiture ! À un moment, alors que nous passions dans un petit village complètement perdu dans le désert, on est tombé sur un « péage » mis en place par les habitants pour grappiller quelques bolivianos à notre chauffeur. À force de rouler sur des pistes caillouteuses, on a le dos en miette… On est pas prêt de faire le Paris-Dakar !

car break down

Gilmar nous fait le coup de la panne

road falling rock

Sur l’altiplano, il y a de nombreux villages, habités par des communautés qui élèvent des lamas et font pousser du quinoa. On fait un arrêt dans un petit bled où on peut acheter de la bière de coca et de quinoa ! Malheureusement, l’alcool n’est pas du tout compatible avec le mal d’altitude qui nous fait encore souffrir… On se contente donc d’un petit tour du village. On découvre l’architecture bolivienne : porte minuscule et colorée, brique simple, maison en torchis, église mignonne…

village bolivia

Les quelques habitants que l’on croise se cachent, ils n’aiment pas être pris en photo.

bolivian people

Les lamas par contre sont beaucoup plus curieux ! Ils s’approchent volontiers et aiment poser devant l’objectif !

lama family

Certains portent des beaux pompons aux oreilles ainsi que des sacoches colliers. C’est comme ça que les locaux arrivent à savoir à quels propriétaires ils appartiennent.

lama cute

On débarque ensuite dans un village presque fantôme. Autrefois il y avait un train, mais quand le service s’est arrêté, les habitants ont désertés.

train track bolivia

Le cimetière abrite plus de personnes que la bourgade. Le désert a repris ses droits, certaines maisons sont envahies par le sable…

house desertcemetery

Une poignée d’habitants a décidé de rester, malgré les conditions climatiques difficiles. L’air est froid et extrêmement sec (bonjour lèvres gercées et peau éclatée).

abandonned village

Enfin, nous reprenons la route jusqu’à notre hôtel. Tout est construit en sel : briques, piliers, sol, tables, chaises… On est sur un désert de sel, on dort dans le sel, on respire du sel, le ton est donné ! Dans les couloirs le sel craque sous nos pieds… Inutile de dire qu’il n’y avait pas de salière pour le repas du soir !

room hotel sal uyuni

Le confort est top : douche chaude, électricité dans la salle à manger et chambre privée. Pour la première fois on nous sert un dîner typiquement bolivien : patates douces variées et poulet fermier.

Le saviez-vous ?

En Bolivie et au Pérou, il y a des milliers de sortes de pommes de terres ! On en trouve de toutes les couleurs, de toutes les formes et de tous les goûts. Chaque variété offre un apport nutritionnel différent. Il est donc possible de manger équilibré, sans carence, en ne consommant que des patates de Bolivie !

Dans les pays occidentaux, les agriculteurs préfèrent produire une poignée de variété de pommes de terres : les plus rentables, les plus résistantes, mais pas les plus intéressante sur le point de vue nutritionnel…

© N.I.Vavilov - Origin and geography of cultivated plants

Exemple de patates boliviennes qu’on a mangé © N.I.Vavilov

 

Demain, nous foulerons enfin le Salar de Uyuni, le plus grand désert de sel du monde…

hotel sal uyuni